Comment le prix Blanche-Marie a été créé ?
C’est en relisant la légende des Siècles et la Fin de Satan que l’un des membres fondateur de la future asociation APoGA s’est aperçu que la poésie de grande Ampleur avait quasi disparu du paysage, alors qu’elle existait pourtant depuis des siècles, qu’elle était à la base de la littérature -du moins occidentale – avec l’Illiade et l’Odyssée – et qu’elle s’était exprimée dans tout les langues.
L’évidence lui est également apparu parce qu’il était féru de littérature occitane,, que cette littérature était presque intégralement versifiée jusqu’au milieu du XXème siècle et qu’elle connaissait des chefs d’oeuvre épiques, comiques, romantiques malgré ou grâce à cette exigence de forme qui aurait pu apparaitre comme un carcan. Les Papillotes de Jasmin étaient de petites nouvelles pleines de sensibilité. Les Mireille, Calendal ou autre Poème du Rhône de Mistral, des récits pleins de verves et d’images qui ressuscitaient pour tous, malgré leur contrainte formelle, la Provence éternelle, et qui allaient conduire l’écrivain jusqu’au prix Nobel.

Il savait aussi comment Jasmin l’Agenais, après avoir commencé par lire ses poésies dans les bistrots, s’était produit des milliers de fois en spectacle dans toute la France pour y réciter ses oeuvres, enchainant les succès ; et comment les Félibriges se réunissaient aussi dès qu’ils avaient achevé un poème pour partager avec le autres, en leur déclamant, leur nouvelle réalisation. Des heures de lecture et de poésie qui toutefois poussait à la passion.
Cela pouvait sembler déraisonnable, et probablement lassant, surtout dans une langue moins chantante comme le Français… mais Victor Hugo rappelait à notre membre fondateur que la qualité de la langue surmontait tout. Il se rappela même le plaisir qu’il avait eu jeune à scander les laisses interminables et répétées de la chanson de Roland, comme la mélopée enivrante d’un office ou d’un banquet.
Cette poésie, il fallait donc la faire revivre. !!!
Ces parents étaient morts il y a peu de temps. Les deux appréciaient la poésie, quoique de manière différente.
Il imagina donc créer un prix avec une partie de l’héritage qui lui avait été dévolu. Et pour nom, il choisit le prénom de sa mère : Blanche-Marie, car il lui semblait lui même éminemment poétique.- Blanche-Marie, du reste,, avait un talent tout particulier pour la scansion, et la maitrise du nombre de pieds dans les vers qu’elle produisait à la demande sans jamais les écrire -.. Elle rentrait donc en quelque sorte dans cette poésie versifiée du quotidien…
Il réunit fin 2025 quelques amoureux de la poésie autour de lui, et c’est ainsi que peu après l’association APoGA fut fondé, pour soutenir ce projet. Le 1er prix a été imaginé pour 2026 avec sa cérémonie à Nérac.

La philosophie de l’association
L’Association pour la Poésie de Grande Ampleur – APoGA – a été fondé par des passionnés de Poésie, mais aussi de manière plus générale de Culture, et également de manière plus politique, – au sens noble du terme – de Territoire. Ils pensent que la culture n’est pas l’apanage de quelques uns, mais doit se vivre partout, Que dans toutes les métropoles, les petites villes ou les campagnes de France, on trouve des amateurs et des acteurs de cet art, dont la pratique doit être encouragée.
La culture c’est d’abord ce que les hommes et les femmes vivent, ce qui les motivent, ce qui les émeut. Et elle peut exister n’importe où,, car si tout oeuvre n’est pas un chef d’oeuvre,, tout chef d’oeuvre provient d’une proximité avec le vrai, d’une intimité avec l’universel qui emplit le monde en tout lieu et de tout temps, et s’inscrit de mille manières dans le quotidien des gens.
Or les fondateurs d’APoGA osent aussi imaginer que la poésie est un vecteur idéal de cette culture puisqu’elle allie le sens à la musicalité, et puisqu’elle même la contemplation au spectacle, via la déclamation.

La poésie cependant vit encore. Certes, elle se vend peu, mais elle est présente en librairie et connait ses passionnés, notamment des libraires eux mêmes. Il s’agit d’une poésie intimiste et souvent même ésotérique, La première se prête à une dégustation solitaire, la seconde à une appréciation intellectuelle. Elle a son charme, et plusieurs des fondateurs d’APoGA en sont adeptes.
Mais une forme de poésie a elle disparu du paysage, avec nos modes de vie toujours plus instantanée, toujours plus individualisée, une poésie qui se partage, qui soit populaire, qui raconte des histoires…
Cette poésie existait autrefois, Elle a produit des chefs d’oeuvre, des chefs d’oeuvre qui se récitaient en public, et se retenaient parfois par coeur sur des générations. C’est ce type de poésie que nous voulons ressusciter.
La poésie actuelle a aussi souvent abandonné la forme classique du vers. Cela a ses avantages et ses inconvénients : plus de liberté, plus de naturel, mais moins de rythme, moins de forme. Toutefois avec le travail les deux peuvent se combiner, lorsque la forme emporte le discours, lorsque l’émotion se laisse chanté.
Cette forme de poésie, la poésie versifiée de grande ampleur a produit des chefs d’oeuvre par le passé, il n’y a pas de raison qu’elle ne puisse plus le faire, il faut juste un peu de volonté et de sensibilité. L’association APoGA apporte la première et espère la deuxième, parmi les oeuvres qui lui seront confiées.




